Mardi 11 Decembre :
Murir son style aux Echecs, MI Jeremy Silman
Du bon sens en action :
Après mure reflexion je me suis enfin decide à commander ce livre sur www.amazon.com. Il faut dire que le best-seller de Mr Silman m’intriguait un peu…D’abord de part son titre, on est en effet bien loin des bouquins qui me donnent des boutons et qui commencent en general par “How to…” (vous pouvez remplacer les trios points par ce que vous voulez : …beat your grandmother at Chess, become a grandmaster in two hours, be a voodoo master…). L’achat de ce livre me trottait dans la tête depuis quelques temps, cependant quelquechose me retenait : The Amercican Way. Habitué à la reserve et au flegme des auteurs britanniques, à la rigueur des soviétiques j’étias relativement septique face à ce pure produit de marketing, the best book since my system, le livre qui doit vous porter vers le niveau de maitre (encore un truc, un “master” au Etats-Unis est quelqu’un qui arrive à 2200 Elo, étant donné que le élo US est sur évalué de 100 à 200 points par rapport au Elo Fide, on arrive entre 2000 et 2100! ).
Cependant, devant l’acceuil réservé par les lecteurs à cet ouvrage je ne pouvais rester en arrière, l’irréductible qui n’a pas lu Silman ! J’avais peur de manquer quelquechose !
La première partie du livre est consacrée aux finales de base… Ca m’a donné l’impression d’être plus ou moins du remplissage, mais pour les nuls en finales c’est tout à fait utile. Enfin après ces quelques pages de mise en jambe on rentre dans le vif du sujet : The Imbalances (les déséquilibres).
Un nain balance, c’est quoi?
Une “imbalance” (déséquilibre en français) est une particularité géographique de l’échiquier, une opposition, un déséquilibre : fou contre cavalier, pions doubles contre bonne structure de pions, avantage d’espace d’un des deux camps… Dans une position il existe bien entendu différents déséquilibres plus ou moins importants. De plus ces déséquilibres doivent être classes en dynamiques (avantage de développement, initiative…) et statique (structure de pions)…Les éléments les plus insignifiants de la positions peuvent être des déséquilibres et nous avo
On fait quoi avec ça ?
Le travail du joueur Silmanien est de constater l’existence de ces déséquilibres et de determiner quel est le plus important dans la position donnée. Par exemple un avant poste pour mon cavalier peut-être un déséquilibre favorable, plus que la colonne ouvert sur la colonne a qui ne mène à rien. Après avoir fait ce travail de comprehension de la position, d’analyse positionnelle (sans calculer de variantes) on en arrive à la partie que je trouve exellente dans le livre de Silman : La position imaginaire. Après avoir pris en consideration les déséquilibres on va imaginer la position idéale de nos pieces afin d’exploiter les déséquilibres en notre faveur : dans une position fou contre cavalier le possesseur du cavalier va tenter de créer des avant postes pour sa bête afin que celle ci soit supérieure au fou de l’adversaire : d’abord on imagine la position que l’on voudrait atteindre puis on se met à calculer (donc prendre en consideration les plans de l’adversaire) pour voir si nos rêves peuvent devenir réalité.
Volonté :
Il n’y a pas longtemps je discutais avec un MI espagnol,
entraineur de renom, qui me disait la chose suivante : “Aux échecs la
determination et la volonté sont a moins aussi importantes que la
connaissance”. J’ai pas mal cogité sur cette phrase sans vraiment en saisir
toute la portée. Cependant Silman m’a aidé. Un déséquilibre n’est en general
pas supérieur à un autre (dans l’absolu le fou n’est pas supérieur au
cavalier), ce qui peut faire la supériorité d’un déséquilibre c’est la
volonté du joueur à créer des circonstances favorables pour son déséquilibre
dans la position : connaissance, imagination et volonté jouent un role
important.
Une fois la position idéale imaginée, le joueur doit
mettre toute son énergie dans sa realization, toutes ses pieces doivent
travailler ensemble dans ce seul but !
Vous l’aurez compris, Silman m’a convaincu, et ce de plusieurs façons :
Pour conclure je qualifierais ce livre de Manuel du Bon Sens Aux Echecs, un livre qui apportera énormèment au joueur entre 1500 et 2000, qui fera progresser le joueur entre 2000 et 2200 (voir plus ?) et qui satisfera les entraineurs ! Que demande le peuple ? Une interview de Silman sur ce site? Je promets rien…mais on va essayer J !!
Lundi 26 Novembre 2001 :
Secrets of Modern Chess Strategy, Advances
since Nimzovitch : John Watson.
Le
contre-poids :
Un
état des lieux des idées stratégiques depuis Nimzovitch, il y en avait bien
besoin. Même si d'autres avant ont proposé différentes méthodes (Suba, Pachman,
Euwe), personne ne l'avait fait à la Watson. Le MI américain reprend en effet
les théories de ses prédecesseurs et ecrit tout simplement un livre d'histoire.
Il aurait pu s'intituler : Histoire de la stratègie depuis Nimzovitch jusqu'à
nos jours. Le titre est cependant plus commercial, le lecteur naif s'attend
sans doutes à trouver enfin une méthode infaillible pour maitriser la stratégie
échiquéenne.
Il n'en est rien et l'auteur le précise bien
lui même : ce livre n'a aucune vertue pédagogique, c'est un état des lieux, une
enquête.
Dans
la première partie du livre Watson revient sur les théories dites
"classiques" du milieu de jeu. Il s'appuie pour cela sur les concepts
de Nimzovitch (pion isolé, bloquade, pions doublés…) et fait un historique de
tous ses concepts. Ce passage peut-être d'une bonne valeure pédagogique pour le
joueur 1500-1700, c'est en effet le best-of Nimzovitch, l'auteur ayant mis de
coté les passages qu'il juge obsolètes.
Après
cette remise en jambe passionnante on
plonge droit dans les échecs modernes post 1935. Une époque marquée par une volonté de la
part des champions de s'écarter des règles établies par leurs prédecesseurs dès
que c'est possible. On n'adapte plus la position aux règles, l'on adapte les
règles à la position. Si la position demande que la tour bloque un bion passé
ennemi alors pourquoi pas !! C'est là le message de Watson dans la fantastique
deuxième partie ! Il ne remet pas vraiment en cause les règles établies avant
1935 mais il note que ces règles sont applicables moins frequemments que les
exeptions ! Il critique aussi vivement les livres de milieu de jeu dans
lesquels on donne des positions ou l'un bouge les pièves et l'adversaire n'a
plus qu'à applaudir. Cela n'existe plus dans les échecs modernes de haut
niveau.
J'aime qualifier ce livre de contre -poids!! Nous suivons tous des règles quand nous jouons aux échecs (Nimzo, Tarrasch, Steinitz, notre expérience, nos préjugés), à la lecture du livre de Watson le joueur observera de manière différente la position, il cherchera, tout en connaissant les règles, à toujours trouver l'exeption. Cette nouvelle vision enrichie notablement notre arsenal et…notre plaisir !
A
consommer sans modération…
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